La caisse alimentaire solidaire, ce n’est ni de la charité, ni une énième solution individuelle à un problème collectif. C’est un outil de transformation, un levier concret pour garantir à chacun et chacune l’accès à une alimentation choisie, de qualité, respectueuse des producteurs et du vivant.
Une réponse politique à un besoin fondamental
Aujourd’hui, malgré les aides existantes, de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de se nourrir dignement. Manger reste un marqueur social fort. Loin de se résigner, la caisse alimentaire solidaire propose de sortir de cette logique de secours pour affirmer un droit : le droit à l’alimentation. Ce droit implique un engagement collectif, une mise en commun des moyens, une co-construction des règles du jeu.
Un principe simple : cotiser selon ses moyens, consommer selon ses choix
Concrètement, les membres d’une caisse alimentaire solidaire cotisent chaque mois, à hauteur de leurs moyens. En échange, ils et elles reçoivent une allocation alimentaire – une enveloppe à dépenser dans un réseau de commerces partenaires, sélectionnés collectivement selon des critères éthiques, sociaux et écologiques. On ne vous impose pas ce que vous mangez. Vous choisissez, dans un cadre défini collectivement, et avec des partenaires de confiance.
Trois piliers fondateurs
La caisse alimentaire solidaire repose sur trois principes structurants, inspirés de la Sécurité Sociale :
- Universalité : tout le monde peut participer, quels que soient ses revenus, son âge, son statut.
- Cotisation : chaque participant·e cotise en fonction de ses moyens.
- Conventionnement démocratique : les points de vente sont choisis par un comité citoyen, selon des critères définis ensemble (qualité, accessibilité, lien aux producteurs, conditions de travail…).
Une expérimentation en construction
À Paris, la CAS20 s’appuie sur une dynamique collective lancée par des habitant·es, des structures de l’ESS et la Ville de Paris. Depuis septembre 2024, un comité citoyen agit pour construire cette caisse alimentaire du 20e arrondissement. Il réfléchit, expérimente, débat, et surtout agit. Avec un objectif : faire de l’alimentation un bien commun, au même titre que la santé ou l’éducation.